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Économie

Face à l’exploitation sexuelle de mineurs, des éducateurs « démunis » : « C’est un problème collectif que la société ne veut pas voir »

Apr 7, 2025 IDOPRESS

Dans la chambre d’une adolescente à la maison Gaïa,en périphérie de Lille,le 20 mars 2025. AIMÉE THIRION POUR « LE MONDE » Nul ne sait où est Soraya. L’adolescente de 16 ans n’était pas au tribunal correctionnel de Paris,mardi 1er avril,où trois hommes de 18 ans à 20 ans ont été condamnés pour proxénétisme aggravé,après l’avoir exploitée. Elle ne saura rien du portrait qu’ils ont fait d’elle. Soraya qui « faisait la jalouse »,selon l’un. Soraya qui « voulait plus » avec un autre,alors que lui ne voulait que « l’aider »,raconte le seul à assumer avoir « facilité sa prostitution »,comme il dit. « Un bon samaritain,en somme »,ironise le procureur. Ce qui incluait donc de prendre des photos d’elle,de poster des annonces,de louer des appartements,d’intervenir quand les clients « l’abusaient ». Et de récupérer une bonne partie de l’argent.

Soraya ne s’appelle pas Soraya,son prénom a été modifié pour tenter de la protéger,comme tous les mineurs en situation de prostitution dont Le Monde retrace ici le parcours. Les alertes des professionnels de la protection de l’enfance se multiplient ces dernières années sur un phénomène qui semble en hausse,sans qu’il soit possible d’établir des données chiffrées fiables. Avec,toutefois,un élément constant : la prévalence des enfants confiés à l’aide sociale à l’enfance (ASE)parmi les mineurs qui se prostituent et l’impuissance collective à y apporter une réponse.

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